Takayama - la traditionnelle

Parti-e-s d’Osaka et son doux climat automnal, nous arrivons dans cette petite ville de montagne en début de soirée par une nuit noire et frisquette. Le froid saisissant à la sortie du bus nous rappelle que nous avons bien quitté la mégalopole du Kansai.
C’est une jolie ville, avec beaucoup de maisons traditionnelles et temples, qui est entourée de montagnes et de forêts (sublimes en ce moment, avec le feuillage automnal). La ville a aussi la chance d’avoir deux marchés en plein air chaque matin où l’on peut acheter fruits (notamment des pommes en cette saison!) et légumes. Dans les environs, nous avons également visité Shirakawa-go, un beau village classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (du coup, très touristique) comprenant notamment de nombreuses maisons au toit de chaume et charpentes assemblées avec des cordes. Le village est situé au creux des montagnes, la forêt était drapée de couleurs rouge-orangées et nous devinions les sommets saupoudrés de la première couche de neige. Malgré les passages pluvieux et un prix indécent de trajet en bus, la journée était superbe. D’autant plus qu’elle s’est clôturée par un retour économique en auto-stop avec un jeune couple japonais et un bain relaxant dans un sento.

Hirayu - le combo alpin rando-onsen

Après 3 nuits à Takayama, nous nous sommes enfoncé-e-s dans les alpes pour rejoindre Hirayu-Onsen, un tout petit village dans les montagnes où se trouvent de nombreux onsen (bains extérieurs alimentés par des sources d'eau chaude). Au programme, une balade pour approcher des chutes d’eau, une petite randonnée pour sortir de la forêt et atteindre le mont Fukujiyama afin d’observer le panorama composé de pics enneigés et forêts orangées, un bain dans un superbe onsen aux multiples bassins.
Nous avons passé une nuit dans un joli ryokan (auberge typique japonaise) où nous avons profité de la vie « à la japonaise ».

Omachi - le coup de coeur

Nous avons dû quitter la zone dès le lendemain car ici les auberges sont vite prises d’assaut (surtout le weekend) et les prix sont exorbitants (transport, hébergement, nourriture, activités). Cela demande donc une organisation et un budget qui ne correspond pas du tout à notre idée du voyage.  
On a donc trouvé une chambre à louer dans une maison traditionnelle, un peu par hasard sur airbnb, non loin de la ville d’Omachi. Ici, c’est la campagne dans une vallée où il y a plusieurs stations de ski. Nous étions donc entouré-e-s de montagnes et de onsen. C'est un superbe endroit qui a l’avantage de ne pas être touristique car n’apparait pas sur les guides de voyage. Nous avons passé 4 nuits dans cette maison où l’on se sentait comme chez nous, en compagnie de touristes de passage et des propriétaires avec qui nous partagions les agréables lieux de vie. Nous faisions du vélo dans les environs en bordure de lac, dans la campagne et dans les vallées alentours (même s'il faisait entre 0 et 10°C!). Au chapitre des expériences remarquables, nous retiendrons :
  • un excellent déjeuner dans un petit resto de soba (nouilles au sarrasin) où les dames y travaillant ont été très attentionnées avec nous (elles nous ont offerts des gâteaux, fruits et boissons à emporter et nous ont fait entrer dans la cuisine pour nous montrer comment cuisiner les soba) ;
  • un bain dans un onsen caché dans une vallée, après avoir fait 15km de vélo dans la montagne où nous avons croisé singes et renard sur la route ;

  • un merveilleux dîner japonais offert par nos hôtes lors de notre dernière soirée au cours duquel nous avons pu avoir la vision de jeunes japonais pratiquant une sorte d’exode urbain. Il s’agit d’adopter un mode de vie plus doux, de réhabiliter un habitat abandonné, de cultiver un bout de terre sans toutes les saloperies finissant par « -cide » et de s’ouvrir à « l’autre » et venant avec son « ailleurs »… Voilà une belle rencontre qui donne des idées !
  • et même une épicerie bio tenue par une gentille japonaise qui nous a offert un légume (oui, ça mérite vraiment d’apparaitre ici car manger bio au Japon n’est pas une mince affaire).
C’est un endroit que nous quittons avec un petit pincement - mais une nouvelle page nous attend puisque nous partons à Shizuoka dans une famille avec laquelle nous allons vivre pendant 10 jours dans le cadre d’une mission workaway.

Petit aparté pour dire que notre crainte de manquer d’un « chez-nous » pendant cette année de vadrouille a très rapidement disparu (voire même elle n’a existé que les mois avant notre départ) : presque tous les endroits où nous nous arrêtons deviennent des « chez-nous » où nous nous sentons bien. Si vous avez envie de voyager mais que vous avez peur que votre maison vous manque, on ne peut que vous conseiller de ne surtout pas vous arrêter à cela et d’aller découvrir notre belle planète et ses habitant-e-s qui redonnent foi en l’humanité !