Roman sur notre arrivée à UB (vous pouvez passer directement à la partie qui décrit UB, on ne vous en voudra pas ;) )

Nous avons rejoint UB (c’est comme ça qu’on appelle Ulaan Bator ici) à l’aide d’un bus de nuit qui partait de Mörön. Tout semblait normal et plutôt confortable jusqu’à l’arrivée de retardataires qui ont fait arrêter le bus après le départ. Le hic étant que l’un d’eux (visiblement le père de famille), complètement ivre, avait la place juste derrière Bana. Ivre au point de débuter le parcours allongé sur le sol en train de dormir. Son réveil autour d’une heure du matin fut fort agréable ; le spécimen encore fortement éméché ne pouvant s’empêcher de parler fort et d’emmerder sa femme. Celle-ci ne se laissait pas faire ; elle lui criait dessus (des sortes de « schutRut » très agressifs) et lui mettait des baffes. Le trajet ne fut donc pas très reposant, surtout que la route était tellement mauvaise qu’il nous est arrivé à plusieurs reprise de décoller de notre siège.
Bref, nous sommes arrivé-e-s au petit matin et avons trouvé une petite guesthouse plutôt chouette dans le centre ville (celle qui avait été conseillé par Anto, un copain de Bana) où l’on a rencontré des français sympas (car on constitue la majorité des touristes indépendants en mongolie!).
Nous avons de suite prolongé notre visa en Mongolie jusqu’au 10 septembre - cela s’est avéré assez simple à faire, bien que l’on ne se soit pas enregistré dans les 7 jours de notre arrivée, comme recommandé dans tous les guides. Le soir nous avons retrouvé un couple de français-e-s rencontré dans le bus de la veille pour boire des bières dans le pire biergarten de tous les temps (il n’avait de biergarten que les tables et bancs en bois ; il y avait une projection des JO, puis une démonstration de breakdance, suivi d’un espèce de concert…). Ces dernier-e-s faisant un break de leur vie pour 1 ou 2 ans (comme nous), ils-elles vivaient à Paris (comme nous), rive droite mais pas chez les bourgeois-e-s (bien sûr), lui était barbu avec des cheveux longs (comme Maxou), elle a parlé économie circulaire à Bana (!) ils-elles voyageaient régulièrement en combi VW et avaient des sensibilités environnementales… En fait, c’était notre couple sosi !

Description de la ville (et aussi un peu de détail sur notre séjour)

La ville est beaucoup plus plaisante que ce à quoi nous nous attendions ; on peut s’y balader à pieds sans que cela soit trop désagréable, quelques musées semblent intéressants (nous avons visité le musée national qui nous a permis de connaitre les époques marquantes du pays, notamment le grand empire du fameux Chingghis Khaan), un monastère bouddhiste dont un des temples enferme un bouddha de 26 mètres de haut (très impressionnant), quelques curiosités intéressantes comme les ancêtres des supermarchés (bâtiments de plusieurs étages contenants des dizaines de stands ayant chacun une spécialité : cosmétiques, friandises, vêtements, chaussures, boucheries, primeurs, etc.).

Cette étape nous a permis de faire une petite pause de la nourriture traditionnelle mongole (qui est bonne mais peu variée et qui fait peu de place aux légumes) : nous avons cuisiné à la guesthouse et mangé dans un restaurant végétarien faisant l’apologie d’une certaine maitresse Ching Hai (celle-ci ayant tous les airs d’une gourou de secte).

La ville présente tout de même des contrastes hallucinants :
Des sortes de quartiers d’affaires à l’occidentale avec des immeubles de 20-30 étages côtoient des quartiers de maisons en bois ou ger sans eau courante, avec trou dans le sol au bout du terrain en guise de toilettes ;
Un parc d’attraction, situé au pied des immeubles aux façades de verre, ayant l’allure d’un espace vert en friche ;
Un state department store n’ayant plus rien à voir avec ce qu’il était pendant la période communiste où l’on y faisait la queue pour avoir sa ration de pain, viande, etc. : aujourd’hui, il est semblable aux galeries lafayette, et bon nombre des articles coutent plusieurs fois le salaire moyen mongol (!) ;
Des hommes ivres morts allongés sur le sol juste à côté des 4x4 de luxe de la bourgeoisie mongole allant acheter son sac louis vuitton (il y a vraiment une boutique LV à UB !).

Grâce à une copine de master de Bana, nous avons rencontré Inkhee, une mongole de 40 ans parlant le français. Nous avons enfin pu discuter avec une autochtone des sujets politiques, économiques, sociétaux, etc. de son pays. On a pu constater que les mongoles sont des businessmen/women : en plus de son job de cadre et de ses 4 enfants, elle est bénévole dans une association et directrice d’une agence de tourisme. Elle nous a proposé de nous mettre en relation avec un chauffeur pour que l’on visite le Gobi (qui est quasi impossible à visiter sans voiture avec chauffeur), de nous prêter une tente, de garder chez elle nos affaires, etc. Bref, une super rencontre ! Bon… on a juste omis de vous dire qu’Inkhee est la directrice développement durable de la filiale mongole d’Areva… Donc, on a entendu des horreurs du genre : « comme la nappe phréatique que l’on a polluée n’était pas potable, on ne l’a pas dépolluée, ça va se faire naturellement » ou « on mène des programmes d’éducation pour que les nomades acceptent que l’on fore à côté de chez eux » - on a serré les fesses en attendant que ça passe…

Et sinon, nous avons décidé lors de ce passage à UB que notre prochaine étape serait le Japon ! Nous décollons pour Tokyo le 10 septembre.