Notre 3ème jour (lundi 18/07) s’est déroulé dans le train, puisque nous avons rallié Moscou avec un train couchette qui mettait 8h. Cela nous a un peu préparé à nos 4 jours de transsibérien qui débutaient le soir même, à minuit. Du mardi 19 au vendredi 22, nous étions donc dans le transsibérien. Le train ressemblait en effet au train que nous avions pris le jour-même mais en plus vieux ! Ainsi, il n’était pas climatisé et Agnès, qui dormait dans la couchette du dessus, avait moins de place que dans le train d’avant. On était en platskart, la 3ème classe, un wagon de 54 couchettes sans compartiments. Il y avait 2 toilettes sommaires pour toutes ces personnes, avec deux petits lavabos. Nous avions donc un lit en bas et un lit en haut. En face de nous, il y avait un couple de sexagénaires russes retraité-e-s, Tatiana et Alexander, qui baragouinait quelques mots d’anglais. De l’autre côté du minuscule couloir, il y avait une mère et sa fille d’environ 18 ans, Irina et Irita (pas sûr-e-s du deuxième prénom). Tous les 6, nous avons, au fil des jours, formé une sorte de petite famille. Ils ont vraiment été supers avec nous : ils prenaient plaisir à nous parler de leur pays, ils nous expliquaient les « choses » de la vie dans le train (temps d’arrêt en gare, fermeture des toilettes, etc.), ils partageaient leur nourriture avec nous, etc. - le tout en russe et en gestuel, ponctué de quelques mots d’anglais. Nous avons aussi sympathisé avec d’autres personnes du train telles qu’un acteur fraichement diplômé d’une école de théâtre de St Pétersbourg qui parlait un peu anglais et on a aussi joué avec une petite fille du train. La vie dans le train était rythmée par les repas, les siestes, la contemplation du paysage, l’attente pour aller se nettoyer un peu le visage aux toilettes, se faire du thé en allant chercher de l’eau chaude au samovar à l’entrée du wagon, la conversation avec nos voisin-e-s, l’apprentissage d’un jeu de cartes, etc. Durant la majorité du trajet, le train roulait au milieu de la nature, sans trace de vie humaine (ou presque) : c’était très beau. On croisait de temps à autre un village de datchas (maisons russes traditionnelles, faites en bois) ou une ville. On a vraiment apprécié ce séjour dans le train, on a eu l’impression que les russes, s’ils-elles te permettent d’interagir avec eux-elles, sont des gens gentils et attentionnés, toujours prêts à t’aider et à dialoguer avec toi. Alors, bien sûr, il faisait très chaud, on ne pouvait pas se doucher et au bout du 3ème jour on avait envie de ne plus entendre le bruit du train, ne serait ce que deux petites heures, mais c’était une belle expérience qui nous referions avec plaisir ! Les au revoir avec nos voisin-e-s ont été ponctués de câlins et d’échanges d’adresses mail. Dernier détail marrant : avant d’arriver à Irkutsk, les femmes et filles ont toutes changé de vêtements et se sont maquillées, alors que cela faisait 4 jours qu’elles ne s’étaient pas lavées - les russes, surtout les femmes, font très attention à leur apparence.

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